Le Colonel.
La Willaya |
1er partie. La Willaya.
(i) et (l), couple d'amis, baptisés "il" par la femme de (l) et amie de (i)....
Wilaya du grand Casablanca, (i) se retrouve là, invité aux festivités annuelles du 6 novembre, date commémorative de la grande marche verte, (i) n'est pas vraiment invité, puisque c'est lui à chaque fois, qui appelle son copain de toujours pour s’immiscer dans ses projets jusqu'à se sentir, parfois, intrus, (l) est prof de dessin, il est à la Wilaya pour assister des élèves peintres et comédiens qui présenteront leurs œuvres, donneront des spectacles , chants et pièces en présence des invités de marques, des élus de la ville, des anciens combattants, des gradées de la police et de l'armée, bref la crème du "makhzen" est là ce soir , pour lancer la soirée, une mise en scène s'organise, les invités cités se sont mis sur les cotés du passage, juste à l'entrée majestueuse de la Wilaya, deux méga-tableaux de Majorelle datant du temps du protectorat, les adolescents menus de corans et drapeaux nationaux défileraient de la place, entreront par la grande porte, seront ainsi ovationnés par les invités de marque, "la providence" a fait que (i) et (l) se retrouve à la "queue" du défilé, (i) à l'ombre de (l), contemplaient le spectacle, se retrouvant saluant les applaudisseurs, en "vedettes", à la manière des designers de mode qui font leur apparition en dernier lieue, (i) se voit subitement mis en valeur, l’Ego amplifié, échange un regard complice avec (l), ils ont l'habitude de se dire des tas de choses rien que par regard, (i) et (l) se connaissent depuis qu'ils étaient gamins, la cinquantaine ils sont à l’apogée de leur relation.
Le hall de la Wilaya grouilles d'hommes et de femmes en costumes et uniformes militaires, intrigants par leur différence de taille, (i) et (l) se faufilent entre les convives, savourent les petits fours et friandises, boissons et thés chaud coulent à flot, ils attirent l'intention par leur spontanéité et complicité, "ils" se marrent en soulevant un couvercle et découvre juste des olives noirs, plus de mini-pizzas ! "On va s'en contenter" dit (i) alors que (l), comme son accoutumé suis des yeux une beauté, les propos de (i) rattrapés par un inconnu en costume noir parfait, un sourire radieux, les cheveux gris mais impeccablement coiffés,
"Et moi vous m'en laissez un peu ?";
"J'ai l'habitude de me contenter du peu" rétorque (i) tout en appréciant le charme spéciale de l'inconnu, il émane de lui un charisme et une chaleur indéfinissable, le genre de personne, qui dès le premier contact, vous avez l'impression que vous vous connaissez, que des voies s'ouvre devant vous, que vous êtes devant quelqu'un d'attachant et attrayant, (i) rappelle son copain (l) qui se joint à cette sympathisante rencontre quand des chuchotements annoncent le début des festivités et spectacles présentés par les élèves artistes et comédiens, avant le discourt royal depuis la ville de l'Ayoun, capitale du Saharra occidental, (i) perd de vu le mystérieux inconnu, rejoint la salle au premier étage, (i) & (l) avait réservé des places en y mettant deux Coran offerts par municipalité, ainsi que des photos du souverain pour le spectacle assimilant la marche verte, ils n'ont pas encore mis leurs culs sur les sièges quand une voix les interpelle :
" quel beau Coran tu as là ".
"je vous l'offre" ...
" vraiment ? je suis touché en plus il n'y a pas meilleur cadeau que le saint Coran, je l'accepte avec grand plaisir, bizarre mais je vous'ai aimé automatiquement à notre premier contact en bas, qui êtes-vous ? Vous paraissez être de bons amis ?"
La discussion s'entame plus avec (i) que (l), évasif comme son accoutumé. (i) sait parler au gens de tout age, surtout les vieux, bien que celui ci, à sa droite, est assoiffé de confesses, a l'air d'avoir besoin d'une oreille plus d'avis ou conseils, ayant le sens du détail, (i) avait développé cet option d'écoute sans prise de position ni jugements.....
Ému par les champs patriotiques de la marche verte, l'homme en costume se penche sur l'épaule de son voisin (i), confesse qu'il viens juste divorcer, qu'il a perdu récemment un fils de 54 ans, son aîné, une leucémie l'emporta après deux mois du diagnose; quelques années auparavant, le cancer lui arrachait des mains une fille à la fleur de l'age, (i) sens de plus en plus qu'il faisait encore une "rencontre", ça lui arrivait beaucoup dernièrement, bizarrement (i) accumule les rencontres, mais son copain (l) s'isole de plus en plus et perd des connaissances....
"En 1975 que faisait tu ?";
"en 75 j'avais 11 ans mon ami !";
"hum ! Moi j'ai participé à concevoir cette marche avec Hassan II, puis j'ai fait parti de l'état majore qui la dirigée ! "
Der-Sultan les années 50 |
Derb-Sultan 1954.
Le serveur de bols de "harira" le sert, reste interloqué par le regard vide et sérieux du jeune homme, "tu as oublié le couteau, et ce citron je le découpe avec ma bite ?"
Le serveur rougit, intimidé par la vulgarité gratuite, il a pas encore l'habitude de la rudesses des meurs dur "Garb", surement "shelh" du sud (berbère), s’exécute et apporte un couteau dont la lame luisante semble se réfléchir sur la rétine de Mohamed, à peine 16 ans, mais son corps s'est développé plus vite que la normale, avec ses larges épaules et ses airs hautains, il parait plus que son âge, le bol de "harira" à peine entamé, ne l'intéresse vraiment pas, c'est le couteau qu'il veux, le trois-quart américain est adéquat pour cette tache, ils leur faut deux couteaux au fait, ils s'échangent un regard complice, lui et Ahmed dit "ja3ba" (le tuyau), maigre de grande stature, ils rejoindront deux autres, dehors,au coin d'une ruelle de DerbSultan, ils se sont mis en tête de venger la déportation du roi loin du pays, Mohamed n'en veux pas seulement aux colons français, ils en veux au mauvais sort qui a fait que son père vienne à Casablanca, lui le riche et noble "amine" des "khabbazin" de Fes ( doyen des boulangers du vieux Fes) , avant que la présence française ne chamboule toute la structure sociale, perdant peu à peu sa fortune et son statut, son père s’exila à la nouvelle cité économique du pays, sa mère, une dame qui a la grâce et noblesse des femmes fassis, son fils l'escorte pour rejoindre son mari à Casa, Mohamed est loin d'imaginer que la "maison" louée citée dans la lettre de SiBrahim est juste un garage, il y travail et compte y vivre avec sa famille nombreuse, Lalla M'louk ne mérite pas ce sort, Mohamed n'en revenait pas, un jour ils se vengera de cette France et des traîtres collaborateurs avec l'intrus, la déportation du Roi chérifien ferra déborder son verre à rancune, ils créent une "cellule" de résistance, les couteaux serviraient à se procurer une arme, un pistolet de policier, ou en trouver ? pas très compliqué, braquer un inspecteur du 7 me commissariat, un français qui sème la terreur parmi la résistance, structurée celle là, à sa tête, se tiennent les Yousfi, fakih Basri Ait Ider et les autres, Mohamed et ses copain vont les aider, ils campent aux alentours, le colosse ventrée se pointe tout les soir à 18 h, ce soir là, tarde, il n'arrive qu'à 19 h, Mohamed ne sens plus ses pieds, il balaye du regard les positions de ses partenaires, ils sont de plus blêmes, cet attente semble durer des siècles, l'inspecteur se pointe enfin, descend de sa Citroën, à se surprendre, Mohamed fait quelques pas, lui fait face, ou plutôt fait face à son ventre, vu la différence de tailles entre eux.
"je veux ton flingue, tu me le donne !"
Avant que l'esprit du flic n’analyse la situation, ils sens un pincement froid au niveau de son nombril, sa gorge se noue, au autre pincement un plus douloureux celui là, puis un troisième,
(mais ma foi, il m'ouvre le ventre ce petit "Mardouky",) sa main part d'elle même et tient Mohamed par la gorge d'une poigne ferme, il lui inflige encore des entrées-sorties de lame,
("on dirait du beurre ce ventre !") s'étonna Mohamed !
La chemise blanche rougit de sang,..
("mais ce con ne tombe toujours pas !") pense -t-il, c'est au tour de "Ja3ba" de le poignarder , par derrière au rein , l'inspecteur lance un cri de douleur qui fait retourner les passant inconscients avant de la scène,
Mohamed se libère de la poigne de fer, s'éloigne sans courir juste en se retournant, le français, à genoux avait serte lâché prise, mais son regard semble "retenir" encore son tueur, " ja3ba" le transperce encore, on lui dérobe facilement son arme, il se fixe sur Mohamed, se lance à sa poursuite, Mohamed ne cours pas vraiment, se surprend par son calme, garde une distance , tourne à la première rue, l'inspecteur est toujours à ses trousses,
("il va m'avoir, mais d’Où sort il sa force pour ne pas tomber avec tous ses troues au corps, je tourne à droite là...")
Quand un vieil homme sort de nul part, le visage serein et calme lui lance :
"va plutôt à gauche fils"
Le changement de direction feinte le colosse enseigné, son épaule heurte le coin du mur et tombe en fin, Mohamed s’arrête, narguer encore plus sa "première" victime, le fixe avec un demi sourire sarcastique, et disparaît dans le labyrinthe de rues populaires...à suivre.
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