Forrest Gump Casaoui.

(I)-La prophétie.

 En levant les yeux à son rétroviseur TD est pris par ce regard familier, mais qui remonte à des années au paravent, de beaux yeux que d' élégantes pattes d’oies, traces du temps, n’ont rendu que plus paisibles et calmes, toujours ce maquillage superficiel qui orne un visage joli et harmonieux, le genre de femme que l’âge n’altère pas, la même silhouette et ligne constante pour toute une vie, des cheveux bruns coiffés à l’abondant sans efforts !

La répétition des coups d’œil de TD commençaient à intriguer la dame, quand il rompe le silence :
_ « Vous madame ! Vous avez enseigné , à la fac de Casa, cela remonte aux années 80 »

_ «  Effectivement !...Et je le fais toujours, ça pourrais te surprendre, mais je crois que je me rappelle de toi aussi, surtout les yeux, ce regard!

TD sourit seulement sans réplique, pas étonnant qu’elle s’en rappelle, tellement elle la dévorait des yeux, il était fou amoureux d’elle, à cet époque TD avait 22 ans, elle incarnait pour lui la femme model de ses rêves, simple et élégante, toujours ce sourire angélique  et permanent, on aurait dit Judi Foster version brune pour aider le lecteur à mieux l’imager.

_ « Tu as du surement maintes fois entendu cette question :

 Que fais-tu dans un taxi ?

La réponse était immédiate, sans réfléchir, TD excelle dans ce genre de répliques « prophétiques », instantanées si comme si les mots jaillissait du  fond de son inconscient, construisant la métaphore adéquate, à fin de transmettre ce qu’il éprouve à l’instant et devance parfois son conscient !

_ «  Je suis une sorte de Forrest Gump Casablancais !
_ « …Très jolie approche, bien que Forrest Gump a vécu toute sortes de fasciées de l’Amérique du 20 eme siècle a fini riche, alors que toi, ça se voit tu l’es pas !
Dire que TD était déçus par ces propos venant d’une femme autrefois si vénérée, cette façon d’encadrer la richesse dans l’abondance matérielle uniquement. Ce pays voit surgir tellement de nouveaux riches qu’on a  du mal à remarquer les nouveaux « pauvres » que sont devenu beaucoup les marocains de classe moyenne !

K
TD serait-il un « pauvre » chauffeur de taxi ?

 Une ferme sur l’ancienne route de Rabat, la Louisya, une sorte de véranda devant une maison avec toiture, construite par des colons Français, avec cheminée et tout, il y avait même le téléphone, un vrai luxe à cette époque,
 Salle de bain complète, cuisinière et un « ré frigidaire » de marque Française ! Le tous cédés à 12 000 Dh ! (sic) à la fin des années 50 à des commerçants Amazighs de la rue Commandant Provost, Médina de Casa, l’aîné Brahim connu pour sa droiture jusqu’à être nommé « Amine » des commerçant (une sorte de doyen), il est là depuis  la fin des années 20, originaire de la tribu d’Ait M’zaal, au fin fond du Sous, au sud, son cadet Lahsen plus jovial et rebelle qui est surement derrière l’acquisition de cette ferme.
Les membres des deux familles  sont au tour d’une « Sènya » de thé à la menthe, amusés par les propos d’un invité, ami de la famille et fils d’un Imam aveugle et qui s’intéresse à des sciences ancestrales de voyances et d’astrologies, en consultant les lignes de la main et faisant des calculs à partir des lettres des noms transformés en chiffres, prédisait à chacun ce qu’il l’attend dans l’avenir.
Quand vient le tour de Aicha, il s’est assombris mais dévoile comme même:
« …tu auras à vivre un malheur suivit de la naissance d’un bébé que tout indique qu’il sera un « Rajol Saleh »! (Un homme bien ou saint)
Aicha perdra son aîné en 1962, elle donnera naissance à un autre bébé, nommé par son grand-père paternel Abd'Allah le 12 mars 1964 !
Le lugubre devin est fort... mais c'est à vérifier !

rue Cdt Provost en 1916,quelques année avant le débarquement
du père de Taxidriver au environ de 1926.

 II_Taxidriver de Seins Excès-de-Purée !

L’apprentis devin a prédit la venue au monde d’un bon et saint homme, parlons d’abord de son enfance, Aicha pure femme Amazigh, même ayant vécu plus de 40 ans à Casa, n’a parlé que Tachelhit, pourtant elle sortait et fréquentait du monde, mais sa langue s’est refusé de « s’arabiser » (bien que le darija est juste un cousin de l’Arabe classique), ce sont les mâles de la famille qui s’occupait de faire les marchés et toutes les besognes extérieures, comme c’est le cas des familles Chlouhs très conservateurs , le petit Abd’Allah s’accapare le langue maternelle, et avec ses premières sortie au Mésièd (école Coranique) ou l’école publique, ces camarades se moque de son accent qui trahit ses origines « berbères » .
Il se renferme donc et se fait discret, préfère des jeux solitaires, s’imagine des mondes, se pose des questions existentielles dès un âge précoce, dès qu’il a su déchiffrer l’alphabet français, il entre dans le monde de la bande dessinée pour ne plus en sortir jusqu’à présent, Zembla, Blec le Roc, Strange avec tous les super héros dotés de pouvoirs sans limites, mais celles qui ont parfaitement façonné son sens de l’humour sont : Astérix et Obélix ou encore Lucky Luck, d’ailleurs Christine est la sosie de Jolie Jumper le canasson blanc moqueur des déboires du cow- boy .
Ceci donne une idée des années 70, la médina diffère de la banlieue, la cité et le monde rural ne se sont pas encore mélangés, sacré bon vieux temps ! En allant au quartier Bhirra chercher ses bouquins,  Abd’Allah se mélanges aux juifs et derniers français pieds noirs encore présents, de marocains fils d’élites ou tout simplement une classe moyenne riche en culture et identité, le disco battait plein en ces temps-là, TD se rappelle de la première télé, Siera blanc/noir acheté en 72 après des mois de lamentations auprès d’un père Salafis (pas comme ceux d’aujourd’hui , adepte du mouvement national, il portait toujours la coiffe rouge avec chéchia typique des nationalistes) les premières images vu par le timide garçons resteront imprégnés dans sa mémoires : James Brown chantant du Slow !....Alors TD est-il Forrest Gump oui ou non ?
 Vous vous demandez s’il est vraiment devenu un SAINT ?

Comment devenir un saint avec Christine qui le gratifie de toute sorte de splendeurs, parfois TD se demande si elle ne le fait pas exprès de « ramasser » des jolies filles surtout aux yeux de chimères et seins tremblant par les secousses, toutes fois ce sont les parties du corps qu’arrive TD à apercevoir de son rétroviseur !

l’apprenti devin n’avait pas terminé sa phrase ou qu’on a mal saisit la suite de ses propos, voyons maintenant si TD est un homme bon, il aurait bien pu dire qu’il sera un «  bon à rien », ou bon pour la potence ou bon à chier !

Les années 80 était études de Chimie, cinéma et musique avec des sauts aux mosquées, surtout celle de Weld Alhamrra près de la fameuse Squalla aux remparts menus de canons qui n’ont rien pu faire contre le bombardement français au début du 20 me siècle, ou s’est fait remarquer un certain Zamzami, dont les prêches ont attirés le jeune homme bourré de pensées rationnelles, crois en l’existence de dieu mais mal convaincu par le message islamiste ! L’un de ces prêches restera dans les annales : « le terrorisme par le pouvoir » critiquant les hommes d’états dans leurs zèles contre les citoyens …Zamzami va disparaître pour deux ans, c’était les années de plomb.

TD fera partie des nombreux disciples de l’Imam, même que sa famille et celle de Zamzami seront amies et se côtoient. TD se fait Islamiste mais à sa façon sans toutefois perdre son esprit critique, en plus Zamzami es tellement drôle qu’il n’est pas très loin de Gossini ! (une fois en plein prêche du vendredi, il est écœuré par quelqu’un qui lui demande si le jeune est rompu si le musulman met son doigt dans son derrière ? Sa réponse était ceci : « …Donc y aurait plus de famine dans le monde ! Que chaque affamé n’a qu’à mettre son doigt dans son derrière  ! Toute la mosquée est sens dessus dessous de rire !
Les années 90 TD, la France se refuse à lui offrir un visa trop compliqué,  rejoigne le commerce agonisant de son père, découvre le monde de l’argent, il vendait des chaussures hommes et femmes, là le charme  commençait par les jolies pieds, toujours difficile d’être un saint !

Le commerce  ne lui réussit pas vraiment « Argent tu n’en amasseras point mais tu n’en manqueras pas c’était écrit quelque part  » sur le chemin du "saint"!

TD participe à l’élaboration d’un nouveau parti politique, le PJD, résultat évident d’un militantisme islamique au tour de Zamzami, mais c’est surtout le volet sociale qui l’ intéressait, ceux qui habite la Médina ou la connaissent, ont dû voir les ruines de l’ancien Cinéma Médina se transformer en un espace avec plantes, activités pour les enfants le samedi matin et la fierté de TD : Réalisation d’une  fresque sur le mur même qui servait autre fois des projections des films, réalisée par son ami de toujours et artiste peintre Alioua Noureddine, et qui est encore (presque) là!

(la fresque, pas Noor).
La marche millionième islamiste qu’a connue Casa en 2000, pour la Palestine s’est faite en partie élaborée et conçus chez lui, à la maison riad de son feu père par le fameux Zamzami et compères,..
Les années 2000 TD quitte le tout, même sa Médina chérie, se retire et s’embarque avec (ou dans) Christine pour devenir Taxidriver .)
Forrest Gump casablancais, TD a vécu le changement qu’a connu le Maroc en quatre décennies, voyant disparaître une classe sociale moyenne, la vrai, la plus bénéfique pour le pays laissant la place à une génération d’Hébrides, des riches incultes et avide de richesses coûte que coûte, des pauvres entassés dans des bidonvilles verticale, soit disant habitats économique, en les contemplant, TD les qualifie de « fabriques à kaka », des dortoirs pour dormir et chier !
Pendant 50 ans ; TD a assisté à une  purée d’événements qu’a connu le Maroc ! Forrest Gump !
Sa a métaphore est elle exacte ? A vous d'en juger les amis, cet article,TD l'a écrit pour se confesser au près de ses lecteurs, pour qu'ils se fassent une image de sa personne.
Encore merci, à plus.

à suivre.