Christine et le pépitier.

Comment les taxis de Casa font-ils recette ?
Combien se font il par jours, est ce un métier rentable et satisfaisant ?
Taxidriver s'est fait une idée du métier depuis qu'il a rencontré Christine un certain après midi, place de Belgique, près du mausolée Lalla Taja, l'une des rare sainte de Casa/Médina, présentée par son ami et future collègue Abd'Ali, qui lui espérait un "mariage" d'affaire, Abdo, pas encore devenu Taxidriver, est séduit par sa robe blanche, une robe de noces, elle se serait surement séparée de son "premier", celui qui l' avait eu vierge, elle ne s'est pas donné la peine d'en concevoir une nouvelle, puisque son "nouveau", Abd'Ali envisageait déjà de la vêtir en "rouge Casa", il avait déjà avancé de l'argent pour sa dote, et espérait aller le lendemain pour conclure leur acte de "mariage" à la Willaya de Casa, service des taxis .
"comment la trouve tu ?"
"elle est parfaite !"
Quelques jours plus tard, Abdo croise son ami en compagnie de sa "Lady in red", sacrée italienne, tout lui va, toute les couleurs la valorise, Abdo ne connait pas son nom, Abd'Ali ne l'appelait que par un numéro: (Petit taxi 7681) ornait sa "couronne" noir, un couvre-chef qui la dévalorisait un peu, mais elle a ce que les italiennes, les méditerranéennes ont de plus que les autres : Le charme !
Abdo s'aventura dans ce métier, s'associe à son ami, et forment un triplet, un "mariage" pas très conforme à la "Shari3a", fais un songe, une belle dame aux cheveux noir, en robe rouge décolletée : tu es Taxidriver et je suis Christine, ne panique pas, je te prendrais la main, je t'expliquerai le métier, te faire (re) découvrir ta ville et si tu y mets de ta dévotion, je t'aiderais à mieux TE connaitre, faire de toi un brave, pourquoi pas le plus brave des taximen, soit Braver-Taxidriver !

Les taximen sont de différents profiles, dont le "laboureur",  le "prédateur", le "futé", le "charognard" ...


le laboureur :

Une heure de "labour", c'est en moyenne 60 dh/heure, soit en 10h/jours, 600 dh (dont environ 150 dh de carburant), il frôlera les 200 km au conteur,( un taximen se confesse une fois à TD qu'il fait dans les 390 km/jour !). 600-150= 450 dh en moyenne, ne parlons pas des champions !

le prédateur :


 (voir la video : Taxidriver/the film si-dessous à la minute :7.30  ).


Mosquée Hassan II, il guette les touriste, aux portes des hôtels.

" Une fois j'emmène un européen, il me demande combien, je lance : 150 dh, à destination je réclame 250 dh, le touriste s'étonne, je lui ai dis qu'il a "mal" entendu ", ils sont bon à plumer ces "cons"...je peux me faire jusqu’à 1000 dh/jours...(note pour les nuls: ces propos sont une autre confession ).


Le futé:

Les portières généralement verrouillées, tu le hale, il se penche vers toi et c'est LUI qui demande TA  destination si elle est conforme à SA destination/humeur ! "Tu es étonné pourquoi j'ai dis non à ces dames? Sidi-Marouf à cet heure? je vais ma taper le Bv.Abdelmoumen? au moins 30 mins pour 20dh ? je préfère "Sahla" (la facilité) mon ami...." 


Le charognard :


Film de Nabil Ayouch, que TD n'a pas vu, mais, une séquence sur le web est une "réussite" par son "réalisme", rôle joué par le "respectueux" Abd'Allah Didane, le taximan à la solde du monde de la nuit.....










Vous avez remarqué que TD n'a pas révélé les "recettes" (jargons du métier), des futés et les charognards, il en a aucune idée tout simplement.....


 TD est comme tout marocain Lambda, a sa prière à faire, il est aussi pisseur comme tout le monde, bien que beaucoup de  gens, quand il refuse de les prendre si le besoin naturel est très pressant.. : « Ach’baa3tou aw’laad lee9…. »(trd :tu as le ventre plain fils de p…), TD A développe une grosses vessies à force de se retenir .. Ou tout simplement il a besoin de souffler (Christine aussi) , veux s’offrir un café, parfois, une petite voix lui souffle qu'il n'est pas fait pour ce boulot de forçat ! 


Bref, le soir avant de rentrer chez lui, il aime faire un petit saut au Souk Lab'heera, c'est là où TD se procurait jadis ses bandes dessinés, Astérix ou Lucky Luck (Christine est le Jolly Jumper à TD),  et se fournit en bouquins pas chers..

Au milieu de ces « bouquinistes » se tiens, comme, une fausse note, une « pépite shop », « moul zeree3a », vendeur de pépites, ôtez l'image du "nègre" de Tata , pas du tout !..il est  « blanc », des lunettes fond de verres "hayati", une petite tète pointue, un museau toujours ouvert dévoilant une grotesque prothèse dentaire beau marcher…en plus il est « Bahja », dans tout le sens du mot, TD viens chercher là sa blague du jour ! , Abd'Razak vend les pépites (entre autres) avec Classe !..fait sourire les jeunes filles par sa courtoisie et remarques galantes, invite ses clients à goûter ses produits, les incite à acheter plus..Bref un phénomène ! à sa boutique se retrouvent une certaine « intelligentsia de la Médina », Inspecteurs, riches (mais discret) hommes d’affaires, juifs du coin...etc…TD s’attendait à recevoir la blague du jours, mais cette fois il est gratifié d’une blague "live", sorte de télé-réalité à la Abd'razak, écoutez le :
_ "Ha ! Mon ami Abdo, tu sais quoi ?...avant de venir tout à l’heure à la boutique, j’ai pris une douche toute chaude, l’eau était tellement agréable que je me suis masturbé tirant un super coup !".
Surpris par ses propos, TD éclate de rire … et l’interrompe  « oui ok ! l’eau est bonne, pourquoi tu fais pas comme  les films américains, tu appelle ta femme question de te savonner, tu la saute dans la douche …TD n’a pas fini sa phrase.._ « …non ! non! ..pas besoin d’elle, j’adore ça moi !
TD se retrouve dans la rue, près de Christine, plié en deux, pris par un de ces fou-rire, les passants se retournaient, …lui, il reste placide ! Juste un petit sourire sur le coin des lèvres, ravi d’avoir réussi à faire éclater TD., car avec tout les films comiques que TD a vu dans sa vie de cinéphile, il est devenu très exigeant coté humour ! mais le "pépétier"  réussi à le plier comme ça !...toutes ses blagues sont sur fond sexuels ou homosexuel, vous direz que c’est un obsédé ?..ok, Christine vous signale que c’est un "obsédé sexuel" accompli, bien dans  sa peau…il s’aime, et combien aimable par les autres!
 Après ça ,TD rentre en père de famille, chez lui, les ronrons de sa Christine  montre qu’elle est soulagée elle aussi, ressourcée au près de gens très aimables du quartier Leb’heera ,sacrée Medina !
(Allez à la minute 45.30 de la video ci-dessous pour visionner et écouter le pépitier)
                                  Vidéo: taxidriver / the film !




Commentaires

  1. Ce ne sont pas des pépites isolées trouvées par un orpailleur chanceux dans un oued capricieux, c'est une vraie mine d'or et de drôlerie que le prospecteur TD, chevauchant sa Christine rouge à crinière noire, exploite à ciel ouvert, et livre à qui veut l'entendre. L'intimité, la jovialité, la banalité même de ces "petits taxis" indissociables de l'image de Casablanca, impose à ces chroniques un cadre et un rythme qui sont ceux des histoires racontées jadis dans les souks, des contes de griots africains, des fabliaux du Moyen Age français ou des contes de Canterbury. C'est le fondement commun, depuis les légendes pré-homériques, de tout ce qui est devenu Littérature. En même temps, un oeil sur le pare-brise et l'autre sur le rétroviseur, la vitre baissée pour gesticuler, comme tout conducteur qui arrive à survivre à la circulation casablancaise, TD voit et perçoit tout de cette ville immense et palpitante, qui était déjà grande quand j'y étais petit et que les petits-taxis étaient bleus. Il la "cadre" et la raconte dans son temps comme Durrell fait vivre Alexandrie dans le sien. Au-delà des anecdotes, souvent piquantes, parfois touchantes, et toujours vraies, il y a l'histoire multiple et contrastée de cette métropole où coexistent tant d'histoires particulières, tant de cultures, de langues différentes, tant de passions bouillonnantes, cette Casablanca qui suscite tant d'espoirs et de craintes, qui réveille tant de souvenirs vrais et faux, heureux et cruels, qui incarne aussi bien la transformation fulgurante du Maroc moderne que les strates multiples qui assoient sa personnalité unique. Souriant et parfois moqueur, jamais méchant l'auteur lucide raconte Casablanca comme personne.
    Ces chroniques rassemblées seraient LE livre à conseiller à tous ceux qui aiment cette ville ou qui ont envie de la connaître pour l'aimer. Même les touristes...

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    1. Jean tu es mon ami si lointain en cette France, ma Mecque littéraire, mon fantasme pèlerinage que je tarde à faire, Limoge que tu m'as décrite une fois me fascine, tu as été pendant ces années d'écriture le premier à m'apprécier et surtout à discuter mes thèmes, allant jusqu'à m'envoyer deux de tes Roman, l'un d'eux : "Le Salaud exemplaire" est une merveille, qui m'a sied complètement, m'avait pousser à en faire une chronique, ainsi que notre échange sur l’homosexualité qui en a étonné plus d'un dans mon entourage, surtout tes connaissances en religion d'islam, est'ce due à ton métier de militaire ? tu es mon meilleur lecteur ainsi qu'une tunisienne du nom Faima Riafhi, deux "étranger", j'ai dis une sottise là, toi tu es plus Casablancais que moi, puisque tu as vécu à Casa dans ces années les plus belles,les plus folles, et encore merci Jean pour ce témoignage qui me suffit, suis je publié ou pas du tout !

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  2. Pépite ou pas, ça pétille en tous cas. Et le style et l'histoire et le contexte et la toile de fond font que ça pétille de vie et de bon style. Merci pour ce joli voyage. Combien je vous dois ?

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    1. juste un café au "Éris" qui n'existe meme pas, j'ai beau le chercher l'autre soir, le gardien des lieux commençais à me suspecter et j'ai déguerpi hhhhh
      Merci pour ce beau commentaire xx

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  3. Bouthaina Azami
    Bouthaina Azami Tes chroniques réunies dans un recueil? L'une de tes plus anciennes lectrices dit OUI!!!

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  4. Fédoua Ennajy (travaillant aux éditions LE FENNEC
    Traître! Hahahahahaha :-P
    Je plaisante! Tu as mon soutien inconditionnel :-) Je vais de ce pas sur ton

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  5. Salma Nour
    Voilà une personnalité bien choisi par l auteur ! Malgré la dureté et les contraintes de ce métier , je sens le bonheur du chauffeur et son bonne humeur. .. que j ai envie qu il croise mon chemin un jour. ..

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  6. Abdelilah Benayad
    كنت على صواب لما فكرت تدوين(يوميات TD) وترصد فيها الواقع من الأسفل إلى الأعلى بصورتيه الاجابية والسلبية بأسلوب لا يخلو من مرح وجيدة في الوقت نفسه..
    استمر صديقي أنك على الطريق الصحيح..وبالله التوفيق..👍👍

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